Retour

Renégocier son crédit

Les taux d'intérêt moyens sont bas et vous avez souscrit votre crédit lorsqu'ils étaient plus hauts ? Renégocier son crédit peut être une solution intéressante. Cette opération vous permet de bénéficier d'un taux plus avantageux pour rembourser celui en cours.

Le très bas niveau des taux d'intérêt des crédits immobiliers constitue une aubaine pour les emprunteurs immobiliers.

La solution passe naturellement par la renégociation du prêt. Mais ce choix n'est pas toujours intéressant sur le plan financier et donc mérite une réflexion préalable.

Rappelons tout d'abord que la mensualité de remboursement d'un prêt classique est composée d'une part des intérêts et d'autre part d'une portion du capital. La part respective des intérêts et du capital varie dans le temps : au début, on rembourse surtout des intérêts et à la fin presque uniquement du capital. Une renégociation est donc a fortiori plus intéressante dans sa première moitié de vie.

La renégociation entraîne en outre une série de frais et débours qui risquent fort d'annuler l'intérêt financier de l'opération.

La solution la moins onéreuse consiste naturellement à persuader son banquier de substituer à l'ancien prêt, un prêt moins coûteux ou de modifier ses conditions financières par un avenant. Mais rien ne l'oblige à accepter cette demande et la plupart des établissements financiers sont réticents devant ce genre de renégociation. Il faut donc se montrer persuasifs et faire valoir son profil de « bon client »  et les bénéfices que la banque peut en attendre.

Si cette demande n’aboutit pas, il est préférable de se renseigner auprès d’autres établissements bancaires et organismes financiers et de procéder dans ce cas à un rachat de crédit. Il consiste à signer un nouveau prêt qui remboursera celui existant à un taux plus avantageux.

  • Toutefois, il est plus coûteux qu’une simple renégociation
  • Par ailleurs, le changement de banque nécessite la mise en place d’un nouveau compte avec les divers frais y afférents, sans oublier la reconstruction d’une relation de confiance et la souscription d’autres services et produits d’épargne.
  • Il est en outre déconseillé si vous prévoyez de revendre le bien dans un avenir proche (moins de 2 ans), car vous reviendriez alors au début du cycle de prêt, quand le prêt coûte le plus cher.

Il vous faudra souvent également régler à votre ancien banquier la pénalité pour remboursement anticipé plafonnée à six mois d'intérêts sur le capital restant dû, dans la limite de 3% de ce même capital. Mais il est vrai qu'un nombre croissant de contrats excluent maintenant toute pénalité de ce type.

La loi sur l'épargne et la sécurité financière du 25 juin 1999 a supprimé la pénalité quand le remboursement est consécutif à certains événements affectant l'emprunteur ou son conjoint à savoir : le changement du lieu d'activité professionnelle, le décès ou la cessation forcée de l'activité professionnelle.

Ce sera aussi le moment de faire le point sur les assurances emprunteurs. Et il est fort probable que l'assurance-décès que vous devrez souscrire sera plus coûteuse qu'il y a cinq ou dix ans. De même, rien ne dit que la couverture contre le chômage sera aussi étendue. Ce sont des éléments à prendre en compte avant de se lancer dans une renégociation.

Critères de décision :

Conclusion : la renégociation du prêt n'est valable financièrement que si deux conditions sont réunies.

  • Le différentiel de taux entre l'ancien emprunt et le nouveau doit être significatif. Au moins un point...
  • La renégociation ne doit pas intervenir trop tard dans l'échéancier de remboursement.

Les simulations étant assez complexes, mieux vaut demander aux établissements contactés de fournir un échéancier précis accompagné d'un tableau d'amortissement précis.

D'une façon générale, le recours à un intermédiaire pour négocier avec plusieurs banques est préconisé

Dernier conseil : si, après vos calculs, vous décidez d'adresser une demande de renégociation à votre banquier, ne négligez surtout pas la préparation de votre dossier (bulletins de salaire, relevés de compte, etc.). Celle-ci doit être effectuée avec la même minutie que lorsque vous avez contracté votre premier emprunt.

L’accompagnement d’un courtier est souvent décisif dans ces opérations.